domingo, 14 de julio de 2013

Edward Snowden au Vénézuela? Por Andrés Bansart



 Une partie de l’admiration du peuple vénézuelien et de l’ensemble de ce que José Marti appela Notre Amérique pour le président Hugo Chávez était due à son discours ferme vis-à-vis des Etats-Unis. Le ministre des Affaires Etrangères de ce pays, John Kerry, a dit, il y a quelques semaines, que l’Amérique Latine est la cour arrière de son pays. La morgue de ce dernier semble n’avoir aucune borne.

La décision de l’actuel président vénézuelien Nicolás Maduro d’offrir l’hospitalité à monsieur Edward Snowden doit se situer dans ce contexte. Jusque quand les Etats-Unis se prendront-ils pour les gendarmes de la planète? Le Vénézuela est un pays qui se caractérise par sa grande liberté de presse et par sa capacité de plus en plus vaste de communication grâce aux moyens alternatifs. C’est ce qui provoque la ire de l’Etat qui s’autoqualifie de défenseur des libertés que lui-même de respecte pas.


Il nous semble logique que, comme l’Equateur a hébergé Julian Assange, le Vénézuela ait décidé de protéger Snowden. Il ne s’agit pas seulement d’exprimer une position claire face à un pays qui se croit tout permis et qui donne même des ordres à ses alliés européens, comme il l’a fait il y a quinze jours, dans la même affaire, lorsqu’il provoqué le séquestre, durant treize heures à l’aéroport de Vienne, du président bolivien Evo Morales en empêchant son avion de survoler la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal. Tous les pays de Notre Amérique se sentent concernés non seulement par le problème de l’avion présidentiel bolivien, par la torture des prisonniers de Guantanamo (territoire cubain occupé par les Etats-Unis), par l’encerclement de Julian Assange depuis un an dans l’ambassade de l’Equateur à Londres, par l’enfermement de Snowden à l’aéroport de Moscou et par de très nombreuses autres affaires.

Pour ce qui est de l’affront fait au président Morales et la mise en péril de sa vie, des pays comme l’Argentine, l’Uruguay et le Vénézuela ont rappelé pour consultation les ambassadeurs qui les représentent dans les pays européens. Avec son humour habituel, le président Evo Morales, qui n’a pas perdu son calme durant cette tempête, a déclaré que son pays était prêt à offrir ses conseils aux pays européens afin de les aider à sortir du colonialisme que leur imposent les Etats-Unis. L’Equateur a déjà montré l’exemple avec l’affaire de Wikileaks et la démarche du Vénézuela s’inscrit dans un processus qu’assument, de manière coherente et unie, les peuples de l’Amérique Latine et la plupart de leurs gouvernements.

Dans une lettre au président de l’Equateur, Rafael Correa, Snowden remarque qu’ “il existe peu de leaders mondiaux qui prendraient le risque de s’aligner du côté des droits d’un individu face au gouvernement le plus puissant de la planète (…). Le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique a créé le plus grand système de vigilance du monde. Ce système global affecte toute la vie humaine liée à la technologie en gravant, analysant et mettant en jugement secret chaque acteur international. Cela suppose une grave violation de nos droits humains universels alors qu’un système perpétue l’espionnage automatique, généralysé et sans garanties contre des personnes innocentes.” Il conclut: “D’accord avec ces faits, j’ai révélé ce programme à mon pays et au monde.”

Longtemps avant l’affaire Snowden, le monde entier connaissait les dérives anti-démocratiques nord-américaines. On connaît la loi appelée Patriot Act de 2011 qui étend à tous les citoyens étatsuniens les procédures jusque là réservées aux espions étrangers: enrégistrements téléphoniques, contrôles du courrier électronique, consultations des dossiers d’informations des médecins, des banques, des bibliothèques et autres institutions, ainsi que des perquisitions sans mandat. On connaît les activités menées dans ce sens par la National Security Agency, la fameuse NSA à laquelle appartenait Snowden. On sait que cet organisme a un budget dix fois supérieur à celui de la CIA (Central Intelligence Agency).

Après l’agression contre le président bolivien “soupçonné” d’enmener Snowden dans l’avion presidential vers son pays, le président vénézuelien a assumé la responsabilité d’accepter d’héberger le jeune nord-américain. C’est -on le sait fort bien- la décision qu’aurait aussi prise également le président Chávez s’il avait dû affronter une telle situation.

L’affaire Snowdren est representative d’une aggression de plus en plus grave contre la démocratie et les droits humains que commettent les Etats-Unis. Au nom de la lute contre le terrorisme, ce pays ne fait que semer la terreur. Les guerres qu’il mène un peu partout dans le monde, les coups d’Etat qu’il provoque pour placer ses pions sur l’échiquier mundial, les sévices qu’il fait subir dans des camps de concentrations, tout cela en est la preuve. Il est temps que les pays réellement démocratiques s’unissent pour s’opposer à cette politique sauvage, proposer de nouveaux modèles de société et travailler ensemble pour la transparence et la paix dans le monde.



Andrés Bansart

Professeur Universitaire

Venezuela

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